Les dessins muraux de Sol LeWitt sont datés du jour où
ils ont été réalisés pour la première fois. Celui-ci date de 1981 à la Galerie
Yvon Lambert, Paris. Le Centre Pompidou est aujourd'hui le propriétaire de
cette œuvre qui résume le vocabulaire visuel de Sol LeWitt: figures primaires
(carré, cercle, triangle) et figures secondaires (rectangle, trapèze,
parallélogramme) auxquelles s'ajoute, ici, le triangle isocèle rectangle. Pour
Sol LeWitt, six couches d'encre de Chine appliquées au chiffon étaient
nécessaires à la perfection mate du dessin monumental. À Metz, dix couches de
lavis ont été appliquées pour un résultat soyeux. «L'homogénéité du tout
suppose que l'encre de Chine soit appliquée en même temps dans le volume.»
Le «Wall Drawing #346» Un travail titanesque
Le wall drawing #879, droit
sorti de la collection Loopy Doopy (en francais comprenez, folie et courbé),
est le fruit d’une vingtaine de jours de travail, le tout réalisé par une
équipe de huit dessinateurs.Une tâche titanesque résumée dans ces quelques mots
de LeWitt : « Le dessin mural est une installation
permanente, jusqu’à sa destruction », reste à espérer que ces pièces uniques
soient réutilisés à Metz ou ailleurs
Le «Wall Drawing #260», prêté
par le MoMA
A
priori, ce ballet de courbes et de droites au pastel gras blanc semble s'animer
par la magie de l'aléatoire sur le mur noir, vaste constellation étonnamment
harmonieuse. Comme si un musicien venu de la planète Mars écrivait en toute
impulsion une gamme noire et blanche, née de l'instant. «C'est exactement le
contraire», souligne la jeune commissaire de l'exposition Béatrice Gross, jolie
tête fort bien faite, qui a composé cette rétrospective sculpturale du plus
minimal des artistes américains. Tout part d'une définition simple qu'établit
très logiquement le diagramme de Sol LeWitt. Très souvent dans cette
exposition, ce résumé en chiffres et directives est dessiné sur le mur comme
une recette, une leçon d'échecs, un rébus, un défi. Là, il s'agit d'énumérer
«toutes les combinaisons en deux parties d'arcs blancs partant des coins et des
côtés, et de lignes blanches droites, non droites et brisées». Cette
combinatoire représente 190 modules qui peuvent occuper un ou plusieurs
murs. En s'approchant du mur, on distingue le léger quadrillage qui mord en
creux le fond noir. Et apparaissent soudain les coins des carrés d'où partent
ces rubans parfaits qui semblaient jaillir au hasard.
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