mardi 2 avril 2013

L’EXPOSITION : Les Walls Drawings In Situ




Maintenant, on renter vraiment dans le vif de l’exposition, les dessins muraux. Ceux de l’exposition ont été choisis parmi les 1 200 wall drawings créés par l’artiste entre 1968 et 2007, les dessins sélectionnés reflètent tout à la fois l’extraordinaire cohérence de ses explorations systématiques. Par là je veux dire les séries et les combinaisons rigoureuses d’éléments géométriques ainsi que l’étonnante diversité de sa pratique, aussi bien dans l’évolution des formes (de figures géométriques simples à ses « formes complexes » ou « continues ») que des matériaux utilisés (crayon à mine, pastel gras, lavis d’encre, peinture acrylique et graphite).



LE CONCEPT


Bien sur, cela peut sembler bizarre d’aller voir une exposition d’oeuvres réalisées in situ alors que l’artiste est décédé. Et cela peut également sembler étrange de s’extasier sur des oeuvres abstraites conçues à même le mur mais c’est véritablement ce que souhaitait l’artiste. En témoigne ce texte rédigé par lui : “« L’artiste conçoit et élabore le plan du dessin mural. Celui-ci est réalisé par des dessinateurs (l’artiste peut être son propre dessinateur) ; le plan (écrit, oral ou dessiné) est interprété par le dessinateur. » Des décisions sont prises par le dessinateur, à l’intérieur du plan, en tant que parties du plan. Chaque individu étant unique, les mêmes instructions seront comprises différemment et mises en œuvre différemment. L’artiste doit autoriser diverses interprétations de son plan. Le dessinateur perçoit le plan de l’artiste, puis le réorganise selon son expérience et sa compréhension propre. »

 

C’est ce dont je vous parlais : l’idée et le concept priment sur l’exécution. C’est un peu comme si Sol Lewitt était le compositeur et les dessinateurs les musiciens qui interpréteraient la partition. Ses dessins étaient d’ailleurs conçus pour être effectués par d’autres que l’artiste . Cest d’ailleurs le cas des dessins muraux au Centre Pompidou-Metz est l’occasion d’une expérience pédagogique exceptionnelle et inédite, rassemblant aux côtés de dessinateurs professionnels de l'atelier LeWitt de jeunes artistes et étudiants du Grand Est.




Sa démarche conceptuelle étant plus importante que l'œuvre créée, il mettra en place un système de certificats d'authenticité accompagnés d'un diagramme permettant à des assistants, collègues artistes, collectionneurs ou employés de musées d'exécuter eux-mêmes les œuvres murales. Il s'explique en disant: "Une fois que l'idée de l'œuvre est définie dans l'esprit de l'artiste et la forme finale décidée, les choses doivent suivre leur cours. Il peut y avoir des conséquences que l'artiste ne peut imaginer. Ce sont des idées qui sont à considérer comme des travaux d'art qui peuvent en entraîner d'autres... Il redéfinit donc notre rapport à la forme qui, chez lui devient une sorte de grammaire de l’œuvre. On peut également noter que pour lui plus la forme est inintéressante de base, mieux c’est pour qu’elle devienne partie intrasèque de l’œuvre. 








L'ASPECT PARTICIPATIF



Cette exposition a constitué un prétexte idéal pour faire un partenariat exceptionnel avec les école d’architecture d’art de Metz, Épinal Nancy et Reims qui illustre parfaitement le principe de collaboration au coeur de la pratique de l’artiste.On peut noter que le Pompidou a également collaboré avec le M Museum de Louvain qui avait eu réalisé le pendant chromatique de cette rétrospective, donc en couleur. L’exposition a nécessité 2 mois de travail et 100 personnes présentes six jours par semaine pour prendre possession de la galerie 2.

L’originalité suprême de cette exposition repose sur les méthodes de travail utilisées, retraçant la vie et l’oeuvre de l’artiste, les 65 étudiants participants au projet ont utilisé crayon à mine, pastels gras, encre de chine, peintures acryliques et graphite selon les instructions laissées par le maître.


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